A l’’invitation du Gouvernement de la République du Cameroun, le Premier Forum MOST des Ministres du Développement Social pour les pays de l’Afrique Centrale et le Nigéria s’est tenu à Yaoundé du 24 au 26 octobre 2016.

Cette importante rencontre organisée sous l’égide du Programme pour la Gestion des Transformations Sociales (MOST) de l’UNESCO et sous la coordination du Ministère de la Recherche Scientifique et de l’Innovation du Cameroun, avait pour thème : « Insécurité et migration en Afrique centrale : Impact sur les femmes et les jeunes ».  MOST coopère avec les autorités nationales, les communautés des sciences sociales et humaines ainsi qu’avec  la société civile afin de renforcer le lien entre la connaissance et l’action, qui constitue l’une des clés pour favoriser un changement social positif.

L’objectif de ce Forum qui regroupait tous les pays de l’Afrique centrale auxquels se sont s’ajoutés l’Angola, le Burundi, le Rwanda et le Nigéria, était de partager des connaissances, de l’expérience, et des expertises dans le développement et la mise en œuvre des politiques publiques efficaces, innovantes sur les problèmes d’insécurité et de migration. Le forum visait également l’élaboration des programmes pertinents, crédibles et réalisables permettant de traduire en actions politiques, les connaissances en sciences sociales rigoureuses en conformité avec le thème du Forum. Première édition dans la sous-région, ce Forum était le 22ème Forum au monde.

Le Forum était rehaussé par la présence de Mme Nada Al-Nashif, sous directrice générale pour les sciences sociales et humaines de l’UNESCO et Cécile Golden, spécialiste de l’UNESCO et coordinatrice de tous les Forums de Ministres.

Ce Premier Forum a offert une tribune d’expression idéale aux institutions des Nations Unies et africaines (Organisation internationale des migrations, le Haut commissariat des Nations Unies pour les réfugiés, le Programme des Nations Unies pour l’Environnement, le Programme des Nations Unies pour le développement, l’Organisation des Nations Unies pour l’alimentation et l’Agriculture, l’Union Africaine et la Communauté économique des États de l’Afrique centrale). Le CERDOTOLA y était représenté par son Directeur de la Valorisation et des Productions M. Kladoumadje Nadjaldongar. Plusieurs membres du gouvernement camerounais parmi lesquels : le Pr Jacques Fame Ndongo Ministre de l’Enseignement Supérieur, M. Mounouna Foutsou, Ministre de la Jeunesse et de l’Education Civique, M. Benoît Ndong Soumhet, Secrétaire d’État au près du Ministre de l’Education de Base et Mme Aboutou Rosalie, Secrétaire Générale du Ministère des affaires sociales ; ont décliné les actions spécifiques menées dans leurs différents départements ministériels et assuré le rôle de modérateur lors des panels consacrés aux partage d’expériences.

Les travaux se sont déroulés dans une ambiance cordiale et les représentants des Etats membres présents, étaient très impliqués. Les participants se sont accordés sur la nécessité de mieux documenter la question des réfugiés en Afrique en général et en Afrique centrale en particulier, d’établir une bonne jonction entre la recherche en sciences sociales et humaines et la politique et de définir la vision africaine en matière de mobilités. En leurs noms, Mme Moudalbaye Noubandissem Appoline, Secrétaire générale adjointe du ministère de la Femme, de la Famille et de la Solidarité Nationale du Tchad a exprimé le vœu que tous « les Etats, reconnaissant le caractère social et humanitaire que soulèvent les défis susmentionnés, fassent tout ce qui est en leur pouvoir pour réduire considérablement les risques qui mettent en insécurité les populations et les obligent, de ce fait, à prendre nos routes pour une plus meilleure sécurité, une vie plus assumée et assurée aux caprices des incertitudes liées à ces déplacements ».

Outre l’élection de Dr. Madeleine TCHUINTE, Ministre camerounais de la Recherche Scientifique et de l’Innovation à la présidence du Forum, l’annonce du lancement dès janvier 2017 d’un projet de recherche sur les migrations en Afrique centrale et la candidature du Burundi et du Gabon pour abriter le prochain Forum MOST, figurent également parmi les acquis des assises de Yaoundé.

Le Forum s’est clôturé par l’adoption d’une Déclaration ministérielle, répondant aux défis de la thématique traitée, et d’un Plan d’Action. Parmi les signataires de cette déclaration qui invite les pays et les gouvernements de la sous-région à fonder leurs politiques publiques en matière de gestion des mobilités sur des connaissances scientifiques avérées en sciences sociales et humaines, figurent le Cameroun, l’Angola, le Burundi, la République du Congo, le Gabon, la Guinée Equatoriale, la République Centre Africaine, la République démocratique du Congo, le Tchad, le Sénégal et la Côte d’Ivoire.  Cette préoccupation a dominé les échanges au cours du Forum et a surtout permis de plébisciter l’utilisation du terme « mobilité » en lieu et place de « migration», d’analyser les effets de l’insécurité sur le phénomène de mobilité et d’examiner les mobilités au prisme de la sécurité, de la santé, de l’environnement, de la coopération etc…

Les résultats du Forum vont contribuer à la mise en œuvre de la Stratégie du programme MOST adoptée à la 199e Session du Conseil exécutif de l’UNESCO, et à l’Agenda 2030 sur les Objectifs de développement durables.

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RECOMMANDATIONS

1.    Prendre en compte la déclaration finale du premier Forum MOST des Ministres en charge du développement social en Afrique Centrale comme outil d’orientation en matière des politiques de mobilités  dans la sous-région ;

2.    Utiliser le terme « mobilité » en lieu et place de « migration » ;

3.    Encourager les pays et les gouvernements de la sous région à créer des structures de recherche en sciences sociales et humaines ;

4.    Insérer les questions de mobilité dans l’élaboration des politiques et programmes de recherche ;

5.    Exhorter davantage les politiques à s’appuyer sur les résultats de recherche et les données statistiques sur la mobilité qui sont des instruments d’aide à la prise de décision ;

6.    Renforcer les politiques publiques en matière de mobilité ;

7.    Identifier les besoins prioritaires des populations hôtes et renforcer leurs prises en charge pour une meilleure harmonisation des rapports avec les réfugiés ;

8.    Considérer davantage la plus-value des mobilités comme facteur de développement ;

9.    Développer les aspects transculturels dans l’élaboration des politiques d’éducation des pays de la sous-région ;

10.    Inclure à l’avenir des ateliers lors des prochaines rencontres MOST à l’effet d’approfondir les réflexions sur la problématique à débattre ;

11.    Former en qualité et en quantité les personnels intervenant dans l’encadrement des refugiés ;

12.    Mettre en place au niveau sous régional un mécanisme de suivi évaluation des résolutions issues de ce Forum (le Most étant une plate- forme permanente…) ;

13. Multiplier des plateformes de  dialogue pour échanger sur les thématiques liées aux problèmes de mobilité.

Fait à Yaoundé le 26 octobre 2016

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Déclaration finale

Note conceptuelle (PDF)

Programme du Furum

Impressions des participants et représentants de Etats au premier Forum MOST de Yaoundé 2016

Programme pour la Gestion des transformations sociales (MOST)